Notre
enthousiasme nous fait nous lever à 5:30 et aller sur la plage. Je suis
surprise de constater que le soleil se lève déjà, mais déçue de
ne pas me trouver du bon côté de l'île pour observer les couleurs
chaudes qu'il apporte avec lui à ces heures matinales. Je suis
cependant aux premières loges pour le spectacle qu'offre le ciel,
qui change de visage toutes les deux minutes.
L'eau est tiède, ce
qui promet une température de plus en plus élevée à mesure que la journée
avancera.
Nous
avons rendez-vous à l'entrée de l'hôtel pour notre Safari. Trois
couples nous rejoignent à tours de rôle. Nous partons pour 1h30 de
route pendant laquelle nous constatons la folie des gens, tant ils
conduisent n'importe comment et klaxonnent sans arrêt.
Le guide nous
parle de l'histoire de la Jamaïque. Nous en apprenons d'avantage sur
le quotidien des écoliers. Ceux-ci ont deux cycles : l'un de
trois à six ans, et l'autre, appelé « school high », et
non « high school », de six à douze ans. Leurs cours ont
lieu soit de 7:00 à 12:00, soit de 12:00 à 17:00. Ils portent tous
un uniforme. Ils ont trois semaines de vacances à Noël, une semaine
à Pacques, et deux mois en été. Cette visite est passionnante.
Nous voyons des plages de sable noir, des prisons délabrées, des
animaux tels que des chiens, des chèvres ou des poules, en liberté.
Il paraît qu'ici, la combinaison du soleil et du sel est très
nocive. Je le garde en mémoire pour le deux prochains jours. Nous
découvrons le passé de l'île, imprégné d'esclavagismes et
d'anecdotes au sujet des maîtres et des entreprises de Montego Bay,
dont la vue s'offre à nous lors de notre périple. J'ai l'occasion,
pour la première fois de ma vie, de toucher une plante carnivore,
qui se recroqueville à mon contact. C'est fascinant.
Nous
faisons un arrêt devant une église, où des enfants nous
accueillent à bras ouverts. Ils nous invitent à l'intérieur.
L'endroit est petit, très clair et solennel. Nous prenons des photos
avec ces petites têtes brunes et repartons, un morceau de cane à
sucre à la main, pour un grand huit à vitesse rapide dans la
cambrousse jamaïcaine.
Nous finissons cette charmante escapade dans
une forêt, où nous devons nous mettre en maillot de bain. Alors que
nous la traversons, je sens des dizaines de picotements sur tout le
corps. Mon pire cauchemar est désormais réalité : je me fais
dévorer par une horde de moustiques assoiffés de sang. Je prends
sur moi du mieux que je le peux et suis le petit groupe jusqu'à une
magnifique cascade. Cette vision compense de loin mon calvaire
puisque j'ai toujours rêvé de me baigner telle une sirène sur un
rocher, des litres et des litres d'eau de source tombant autour de
moi, le paradis comme décor. Je suis aux anges.
[PHOTOS]
Nous
devons malheureusement rentrer, à 15:00, et je découvre plus de
quatre-vingt piqûres de moustiques réparties sur toute ma peau.
L'horreur absolue ! Nous mangeons et ma camarade ne trouve rien de
mieux à faire qu'un caprice, consistant à aller se baigner alors
qu'il pleut des trombes. Je la laisse partir et en profite pour me reposer jusqu'à
20:30.